Lorsqu'on aborde la question du logement au Portugal, il est crucial d'examiner les rôles joués par l'État et l'investissement privé. Réfléchir à ce qui a été accompli, à ce qui reste à faire et aux principales raisons derrière la crise actuelle du logement est fondamental.

Le rôle de l'État dans le logement depuis la Révolution des Œillets en 1974 a été désastreux, se limitant principalement à une fonction régulatrice. La législation déséquilibrée entre propriétaires et locataires, avec des gels de loyers et des restrictions à la liberté contractuelle, a fait l'objet d'études soulignant son inefficacité. Le droit constitutionnel au logement, basé sur les principes de proportionnalité et d'équité, n'a pas été correctement appliqué au Portugal.

Récemment, le gouvernement a introduit le programme controversé "Mais Habitação", qui, de mon point de vue, a créé de l'insécurité pour tous les acteurs, entraînant un déclin à long terme des investissements dans le secteur. Au lieu d'analyser le problème et de mettre en œuvre des mesures concrètes, il semble que nous reculions.

L'idée de transformer l'État en promoteur immobilier et principal médiateur d'affaires immobilières pour créer un logement à coût maîtrisé soulève des inquiétudes. Des exemples antérieurs, tels que chez TAP ou dans les interventions en santé, ont montré que l'intervention de l'État conduit souvent à des conséquences négatives. La question cruciale est la suivante : est-ce vraiment ce que le peuple portugais souhaite ? Les nouvelles récentes indiquent une réponse négative.

Face aux contraintes financières de l'État, surtout après le programme de relance PRR jusqu'en 2026, la coopération étroite entre le secteur public et privé semble être la seule option viable. Des entreprises internationales, comme Krest en Belgique ou Allianz, qui possèdent leurs propres fonds pour la location de logements, peuvent servir de modèles. L'État devrait jouer le rôle de facilitateur de l'initiative privée, régulant les conditions pour garantir des avantages équitables.

Un des plus grands problèmes au cours des 20 dernières années a été l'instabilité légale et fiscale qui mine la confiance des investisseurs. Le manque de confiance entraîne un manque d'investissement, une pénurie de construction et, par conséquent, une pénurie de logements à louer. L'utilisation de moyens et de politiques déjà identifiés comme nuisibles, tels que les gels de loyers et les locations coercitives, est contre-productive.

La solution réside dans la résolution du problème des biens vacants, où environ 700 000 maisons sont inoccupées au Portugal. Le manque de confiance dans le législateur et dans la protection des propriétaires en cas de défaut des locataires est l'un des principaux problèmes au Portugal. Si les propriétaires avaient une plus grande certitude juridique, nous aurions plus d'un million de logements disponibles à la location, un pas significatif dans la bonne direction

Au lieu de s'attarder dans les incertitudes et les mauvaises politiques du passé, il est temps de rechercher des solutions pour construire un avenir du logement durable au Portugal.


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Paulo Lopes is a multi-talent Portuguese citizen who made his Master of Economics in Switzerland and studied law at Lusófona in Lisbon - CEO of Casaiberia in Lisbon and Algarve.

Paulo Lopes