L'action a été organisée par le mouvement Porta a Porta - Casa para Todos et s'est déroulée entre 12h30 et 14h00 le 27 juillet.
Armés de banderoles, les quelque 30 manifestants ont scandé des slogans contre la spéculation immobilière et l'augmentation des taux d'intérêt, réclamant des "maisons pour vivre".
Dans une déclaration à l'agence Lusa, le porte-parole du mouvement Porta a Porta - Casa para Todos, André Escobar, a expliqué que le programme Mais Habitação, approuvé il y a une semaine par le Parlement, est "clairement insuffisant pour répondre aux problèmes de logement".
"Il est surprenant qu'une semaine après l'approbation du programme Mais Habitação, le gouvernement lui-même vienne dire que les mesures sont insuffisantes", a-t-il souligné.
Selon André Escobar, le gouvernement devra "toucher aux bénéfices de la banque" pour que les mensualités et les loyers diminuent.
"Aujourd'hui, cette augmentation des taux d'intérêt par la BCE (Banque centrale européenne) n'est qu'une chose de plus : les taux d'intérêt augmentent, les loyers augmentent, les salaires stagnent et c'est pour cela qu'il faut rompre le cycle", a-t-il défendu.
La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé hier une nouvelle augmentation des trois taux d'intérêt directeurs de 25 points de base, comme lors de la réunion précédente, ce qui équivaut au taux de dépôt le plus élevé jamais atteint.
Présent à la manifestation, le jeune Pedro Fialho, étudiant déplacé d'Évora, s'est plaint des difficultés que rencontrent les jeunes pour payer le loyer d'une maison ou d'une chambre.
"Plus de la moitié de ces étudiants n'ont pas de lit dans une résidence publique", a-t-il critiqué.
Elisabete Glória, atteinte d'un cancer, a déclaré que la banque avait décidé d'augmenter le montant de son hypothèque, la plaçant dans une situation "insupportable".
"J'ai un handicap qui m'empêche souvent d'aller travailler, ce qui se répercute bien sûr sur mon salaire, mais pas sur les taux d'intérêt appliqués à ces patients", a-t-elle souligné.
Bruno Dias, député du PCP, était également présent lors de la manifestation, en signe de solidarité avec les personnes qui ne peuvent pas trouver de logement.
"Les gens ont la force de la raison pour attirer l'attention sur les politiques et les options politiques qui, en fait, répondent à ce problème criant qui affecte des milliers de personnes, que ce soit en matière de location ou de fourniture d'une maison que nous avons payée à la banque", a-t-il attesté.
Une source du ministère du logement a indiqué qu'une lettre de réclamation y a été remise et qu'une délégation du mouvement Porta a Porta - Casa para Todos a été reçue par la secrétaire d'État au logement, Fernanda Rodrigues.
Selon la note, la secrétaire d'État "a entendu ces mêmes revendications" et en a pris "bonne note".
"Le droit au logement est l'affaire de tous, à commencer par le gouvernement lui-même, qui valorise le dialogue et reconnaît l'importance de la mobilisation de la société civile", indique la note du ministère supervisé par Marina Gonçalves.