Vers 450 avant notre ère, Hérodote, l'anthropologue/historien grec, a décrit dans son recueil de voyage dans le monde antique connu à l'époque (qui s'étendait de la Libye à l'Inde) les nombreux rituels et croyances eschatologiques des peuples en relation avec la mort.On se souvient de la pratique égyptienne de la momification des pharaons, ainsi que de la pratique du roi conquérant archimédien Cambyse II, qui profanait les tombes royales en enlevant les cadavres et en les châtiant à l'aide de fouets, de cannes et en leur enlevant des parties du corps, avant d'essayer d'empêcher toute résurrection possible par la crémation. Cela n'a pas été du goût de la population égyptienne qui croyait que le feu était un dieu.

En Éthiopie, où la longévité était courante, la coutume était de faire sécher les cadavres de l'élite au soleil avant d'y appliquer du gypse et de la peinture par des artistes afin d'obtenir une ressemblance étroite avec la personne vivante.Le cadavre était ensuite placé dans un cylindre de cristal clair qui était vénéré dans la maison familiale pendant un an, puis dans une enceinte publique à la périphérie de la ville, en attendant la résurrection.

Ces pratiques d'il y a deux millénaires et demi se sont répétées dans le monde entier sous diverses formes sans lien entre elles, jusqu'à ce que des religions organisées, comme celles du Christ et de l'Islam, codifient les attitudes à l'égard de la mort et de la destinée de l'âme défunte.En Orient, cette attitude tendait à être plus pragmatique, avec une croyance en la réincarnation, tandis qu'en Occident, la résurrection du corps dominait. Cette dernière a donné lieu à l'ouverture d'une boîte de Pandore de mythes fantomatiques au sein d'un vaste répertoire de légendes nationales.

Les rencontres de Scrooge avec les trois fantômes de Noël envoyés pour sa rédemption par son partenaire décédé Marley, le drame shakespearien et la pièce de Coward "Blithe Spirit" sont des exemples de la manière dont le théâtre, le cinéma et la littérature ont incarné les croyances britanniques en matière d'apparitions, de lutins et de sorcières sur des manches à balai.Les séances de spiritisme, les planches Ouija, le vaudou et les psychodrames ont inspiré un nombre incalculable de films hollywoodiens destinés à fasciner les crédules.

Tous ces éléments contribuent à l'adaptation moderne de la veille de la Toussaint, célébrée le 31 octobre par les chrétiens du VIIIe siècle, qui précède la célébration, le 1er novembre, de la vie de tous les saints "qui se reposent de leur labeur". C'est ce que nous appelons aujourd'hui Halloween, avec tous ses pièges commerciaux du "trick or treat" (des bonbons ou des friandises).

Google a imité et peut-être dépassé les esprits du XXIe siècle en introduisant des variantes de chatbots appelées griefbots, deathbots ou ghostbots, conçues pour surpasser les oracles d'antan et fournir, pour les croyants, un accès direct au paranormal.Pour seulement 100 euros, des entrepreneurs créeront pour vous un "starter bot" en entraînant sa personnalité sur un flux d'empreintes numériques (courriels, textes et autres correspondances) d'une personne sélectionnée, de sorte que les données rassemblées produisent une interprétation biographique.Plus les données sont détaillées, plus votre robot adoptera la personnalité du défunt et moins il sera facile de repérer le faux.

Avec mes meilleurs vœux pour un saint Halloween, Roberto Cavaleiro Fantasmagorico

31 octobre 2024