À l'issue d'un Conseil des ministres extraordinaire, le ministre de la Présidence, António Leitão Amaro, a annoncé que l'exécutif mettrait fin à la location coercitive prévue par le programme Mais Habitação, du précédent gouvernement socialiste, qu'il avait déjà annoncé son intention de révoquer.

"Il s'agit d'un nouveau régime, dans lequel l'initiative locale permet d'accélérer, d'identifier et de mettre à disposition, après récupération, que ce soit pour le logement ou pour d'autres objectifs publics pertinents, plusieurs centaines de propriétés publiques dans l'État qui sont actuellement inoccupées, alors qu'il y a tant de personnes sans logement ou des logements trop chers", a déclaré le ministre.

Leitão Amaro a révélé qu'il appartiendrait aux municipalités d'identifier "volontairement", par elles-mêmes ou avec des promoteurs privés, les propriétés publiques vacantes ou sous-utilisées, puis de présenter à l'État, notamment par l'intermédiaire d'Estamo, un projet d'utilisation "à des fins publiques qui s'inscrivent dans le cadre des responsabilités de la municipalité et qui peuvent être mises en œuvre par la population".

Le représentant du gouvernement a souligné que cette "voie verte" pour les autorités locales est volontaire et que chaque projet conçu "doit s'inscrire dans le cadre des responsabilités" de la municipalité et être orienté vers un objectif public.

"Par conséquent, si nous voulons anticiper la question, elle n'est pas adaptée à la spéculation immobilière ou à la création de logements de luxe, car ce n'est clairement pas une destination qui relève de la responsabilité des municipalités", a-t-il souligné.

Si la gestion des propriétés proposées incombe à Estamo, celle-ci ne peut s'y opposer que si le projet présenté par la municipalité ne répond pas à l'intérêt public ou s'il existe déjà un projet public imminent pour cette propriété.

Le nouveau régime, une initiative locale, permet d'accélérer l'utilisation de milliers de propriétés publiques dans l'État qui sont actuellement inutilisées pour des logements publics ou d'autres projets, a-t-il ajouté.

"Le logement abordable sera naturellement privilégié et constituera la principale de ces utilisations, financée par les ressources du projet lui-même. Cela ne supprime en rien la responsabilité de l'État dans l'injection de biens publics sur le marché, ni dans la résolution d'une crise du logement qui s'est aggravée pendant des années à la suite de politiques erronées ou non mises en œuvre", a-t-il souligné.