Voir les ultras de l'un des trois grands clubs portugais se déplacer était un spectacle à voir. J'étais présent lorsque le C.S. Maritimo, à Madère, a accueilli le Sporting Lisbonne dans le cadre de la campagne 2022/23 de la Primeira Liga. Les supporters visiteurs étaient fervents avant le match. La ville était en effervescence, comme des insectes scintillants planant dans la nuit. Ils ont fait du bruit pendant le week-end, au point d'en faire un sujet d'actualité.

La première impression que j'ai eue en arrivant à l'Estádio do Maritimo n'avait rien à voir avec les autres matchs de football auxquels j'avais assisté. C'était un choc. Une mer de verts s'était emparée du périmètre, hurlant et affrontant même certains des autres spectateurs. Je n'avais jamais vu une telle intensité avant le coup d'envoi.

Incroyablement, une escouade de hooligans s'est attaquée à un homme innocent portant un pull de Benfica et à sa femme vêtue du maillot de l'île. Après avoir été réprimandé, un agent de maintien de l'ordre a obligé l'homme à retirer les couleurs du club rival, même si celui-ci ne jouait pas dans le match. C'est dire à quel point certains supporters sont durs à cuire.

Mon groupe a fait de son mieux pour éviter la confrontation, mais nous nous sommes sentis un peu mal à l'aise en nous rendant compte que notre section était adjacente à celle des Sportinguistas. Clôturés, ils n'ont pas hésité à me chahuter parce que je portais un maillot du Maritimo. Je me souviens leur avoir rendu la monnaie de leur pièce jusqu'à ce qu'ils se multiplient et que je cède. C'est à ce moment-là que mon groupe a réclamé des places libres à l'écart de cette zone, désireux d'être de la partie.

Nous nous sommes laissés emporter par l'esprit du match, nous nous sommes moqués de chaque décision et nous voulions absolument qu'ils perdent. L'action sur le terrain était palpitante. Le match était très disputé et le public allait de l'un à l'autre : les supporters du Sporting criaient des chants désobligeants tandis que les supporters locaux chantaient ensemble le Bailinho da Madeira. Cette atmosphère était à la fois angoissante et exaltante.

Le score n'a pas bougé jusqu'à ce qu'une faute en deuxième mi-temps donne à l'équipe locale un tir de pénalité. Ils ont alors marqué un but qui m'a propulsé hors de mon siège et a fait hurler toutes les tribunes, à l'exception des Sportinguistas. Les visiteurs ont été agités pendant les minutes restantes, alors qu'une solide ligne défensive s'efforçait de fermer le jeu. À chaque blocage et tacle, ils réclamaient une décision, n'importe quoi qui leur donnerait l'avantage, mais l'arbitre ne leur donnait rien, et leur bruit belliqueux était noyé jusqu'à la fin du match. Les Islanders ont battu les géants de Lisbonne 1-0.

C'était un match de football phénoménal. Laissez-moi vous dire à quel point j'étais fier de porter le maillot de Maritimo alors que les visiteurs, enfermés dans un enclos, attendaient de sortir après tout le monde. C'était l'expérience footballistique la plus authentique à laquelle j'ai jamais participé.

Imaginez maintenant ceux qui se rendent au Portugal continental pour participer à certaines des rivalités les plus passionnées du championnat. Il n'est pas étonnant que les supporters les plus acharnés restent fidèles à leur équipe. La passion est inégalée, et pour ceux qui assistent pour la première fois à un seul match, cela suffit à faire de nouveaux adeptes du beau jeu. Le football est vraiment une religion.

Bien que mon allégeance soit incontestablement rouge, je me donnerais beaucoup de mal pour assister à n'importe quel grand match. Vous devriez en faire autant ! Je vous le conseille vivement. Être dans le stade, entendre la foule rugir et ressentir la rencontre en direct, c'est quelque chose d'exceptionnel. N'oubliez pas de ne pas porter la mauvaise couleur dans la mauvaise section. Força !


Author

Devin Meireles is a creative nonfiction writer in his thirties. He was born and raised in Toronto, Canada, where growing up around the Portuguese diaspora had a profound effect on him. 

Devin Meireles